L’ extension d’horaires, une heure de plus le samedi, ne sauvera pas le petit commerce. Elle aura pour effet de renforcer la grande distribution dont le chiffre d’affaire ne cesse d’augmenter au détriment des petits commerces.
La vente est un secteur de bas salaires, d’horaires fractionnés et notamment, de travail sur appel. La vie sociale est réduite comme peau de chagrin. Depuis plus de 25 ans, il n’y a pas de volonté concrète du patronat d’avoir une convention collective de travail (CCT) cantonale réglant ces problèmes.
La grande distribution monopolise le marché via les shops de stations-services, les gares, les zones touristiques et également la vente en ligne, dont elle fait la promotion. Son profit augmente alors que le nombre d’emplois dans la branche diminue, avec la flexibilisation accrue du personnel et le self-scanning. Plus de postes à temps partiels au détriment des emplois à plein temps.
Selon les chiffres patronaux, une fermeture des commerces à 16h n’a pas d’impact sur le chiffre d’affaire, pour une majorité des commerces, soit près de 67 %, qui emploient plus de 85 % des salariés de la branche. D’autant plus que le budget des ménages n’est pas extensible !
Pour la société, les activités de services tels que police, hôpitaux et transports publics sont nécessaires ainsi que les cafés - restaurants dont le rôle social est reconnu. L’ouverture des commerces, n’entre pas dans ces catégories. L’évolution de la société, n’est pas de consommer n’importe quand.
Le pouvoir d’achat a tendance à diminuer et la volonté affichée de la grande distribution est de transformer «l’acte d’achat» et les centres commerciaux en «centres de loisirs». C’est un dérapage vers un consumérisme effréné en contradiction avec le développement durable.